Séthi 1er

Le sarcophage de Séthi 1er à Londres

Sir John Soane's Museum London

Voici comment Belzoni décrit le sarcophage de Séthi 1er
au moment de sa découverte dans la chambre funéraire en 1817.

(Le sarcophage était vide, lorsque Belzoni le découvre)

(…) « Mais ce que cette salle offrit de plus important à nos regards, ce fut un sarcophage placé au centre , qui n’a pas de pareil dans le monde. Ce tombeau magnifique, ayant un peu moins de 3 mètres* de long sur un peu plus d’un mètre* de large est fait du plus bel albâtre oriental; n’ayant qu’environ 5 cm* d’épaisseur, il devient transparent quand on place une lumière derrière une des parois; en dedans et en dehors il est
couvert de sculptures; ce sont des centaines de petites figures qui n’ont pas plus de 5 cm* de haut, et qui représentaient, à ce qu’il m’a semblé, toute la procession funéraire du mort déposé dans le sarcophage, ainsi que des emblèmes, etc.
Malheureusement le couvercle y manquait; on l’avait enlevé et brisé; et nous en trouvâmes quelques fragments dans les fouilles devant la première entrée. »
Extraits de Voyages en Egypte et en Nubie de Giovanni Belzoni – Editions Pygmalion
(*)Les dimensions sont exprimées en « feet » et « inch » dans la version originale.
DCentury Gothice retour à Londres dès 1820, Belzoni s’attèle à créer l’événement en préparant une exposition qui aura pour sujet la tombe de Séthi 1er et son contenu. Le 21 mai 1821, l’exposition baptisée « La tombe égyptienne » ouvre ses portes à l’Egyptian Hall situé dans Piccadilly Street à Londres. Le « Titan de Padoue » (surnom donné à Belzoni par les Européens en Egypte) y présente une maquette de la tombe de Séthi 1er, ainsi qu’une reconstitution grandeur nature de deux salles du tombeau. Il a également fait reproduire, en taille réelle, une série de peintures murales de l’hypogée. Statues de divinités, telle Sekhmet, momies, papyrus et un lot d’objets de la vie quotidienne de l’Egypte Ancienne complètent la liste des curiosités qui attirent, dès le premier jour non loin de deux mille visiteurs. L’exposition remporte un vif succès.
Entre temps, la frégate « Diana » en provenance d’Egypte arrive à Londres avec à son bord le fameux sarcophage de Séthi 1er.

Triomphe pour l’exposition
« La tombe égyptienne »

Malgré l’absence du sarcophage de Séthi 1er, tant espéré par Belzoni, l’exposition « La tombe égyptienne » engrangea un grand nombre d’entrées et afficha un bilan très positif.
Au moment où l’exposition ferma définitivement ses portes, l’engouement se prolongea par la mise en vente aux enchères du contenu de l’exposition.
Pour un lot qui comprenait les reproductions de la tombe et quelques dessins, les enchères montèrent jusqu’à une somme avoisinant les 500 livres.

Il faut ici encore que l’on signale que Belzoni avait fait exécuter une copie du sarcophage qui prit place dans l’exposition.

Fiasco des pourparlers de vente avec le British Museum

Salle du British Museum

Assez rapidement, le Comité de gestion du British Museum avait décliné l’offre de Salt et Belzoni, trouvant le montant demandé pour l’acquisition du sarcophage de Séthi 1er trop élevé.
A vrai dire, une vingtaine d’années auparavant, le British Museum avait dépensé 35 000 livres pour les marbres du Parthénon rapportés par Lord Elgin, ambassadeur en poste à Constantinople. A cette occasion, une partie de la population britannique avait crié au scandale. Les conservateurs du musée se souvenaient encore des vagues d’indignation de l’époque et se montraient depuis, beaucoup plus frileux envers les antiquités en provenance de l’étranger.
Le British Museum resta donc intraitable au grand dam des deux hommes. Salt est indigné, car il a un urgent besoin de fonds pour financer de nouvelles fouilles.
Quant à Belzoni, lassé des discussions stériles avec le British Museum, il décide de quitter Londres pour se lancer dans une nouvelle entreprise: Trouver les sources du fleuve Niger. Ce sera sa dernière aventure, puisque le 3 décembre 1823, il meurt d’une dysenterie au Bénin.

Un acquéreur pour 2000 livres

En mai 1824, le sarcophage de Séthi 1er trouve enfin acquéreur en la personne de l’architecte et collectionneur Sir John Soane. Belzoni était mort, les deux mille livres furent remises à Salt. Le Consul récupérait ainsi sa mise puisque le montant couvrait exactement les dépenses.

Le sarcophage de Sethi 1er est exposé depuis dans la crypte de la résidence de Lincoln’s Inn Fields, devenue aujourd’hui le Sir John Soane’s Museum

Les oushebti

« Oushebti » signifie « celui qui répond ». Ces statuettes accompagnaient le défunt pour le servir dans l’au-delà.
Les petits objets, comme les oushebti étaient facilement emportés par les aventuriers de l’époque, voire même par les archéologues. Ils étaient alors souvent destinés à être offerts comme présent à l’une ou l’autre personne influente susceptible d’intervenir en faveur du généreux donateur.

Des oushebti de la tombe de Séthi 1er
se retrouvent à Turin, à Bologne, au Vatican et dans bien d’autres collections …

A l’origine, on pense que les oushebti devaient être au nombre de 700 dans la tombe de Séthi 1er. Aujourd’hui, ils sont dispersés dans de multiples collections. Les 22 exemplaires que possède le Vatican sembleraient avoir été offerts par Belzoni en personne.

oushebti Séthi 1er

Ressources:
L’aventure archéologique en Egypte – Brian M. Fagan – Editions Petite Bibliothèque Payot
Voyage en Egypte et en Nubie – Giovanni Belzoni – Editions Pygmalion
Séthi 1er et le début de la XIXe dynastie – Julie Masquelier Loorius – Editions Pygmalion
Voyage en Egypte
Retour vers introduction 21 jours en Egypte