
Dans une tombe égyptienne, l’élément le plus précieux est sans conteste le corps. Sans lui, le défunt, adulte ou enfant, n’a aucune chance d’accéder à la vie éternelle et son mobilier funéraire, aussi raffiné soit-il, ne lui serait d’aucune utilité.
Depuis l’Ancien Empire, les prêtres ont développé des procédés de momification de plus en plus complexes destinés à assurer la préservation du corps.
Selon l’historien grec Hérodote (Ve siècle avant J.C.) le traitement complet du corps, comprenant l’éviscération, la dessiccation au natron, l’embaumement et la mise sous bandelettes durait pas moins de 70 jours.
Il est clair cependant que tous les membres de l’élite n’ont pas opté pour cette formule de luxe. L’étude des momies a mis en lumière l’existence de différentes méthodes, en fonction des époques et des moyens financiers des fonctionnaires de l’Etat.
La momification d’animaux est également un phénomène propre à l’Egypte ancienne. Elle a connu un essor fulgurant à l’époque ptolémaïque et romaine. Ce type de momie se compte par millions à cette époque.
Des analyses radiographiques et tomodensitométriques (techniques d’analyse « par coupes », en soumettant le sujet au balayage d’un faisceau de rayons X) récentes ont démontré que les méthodes employées étaient parfois très rudimentaires. La momie ne renferme pas toujours la dépouille complète de l’animal et il existe même des exemplaires factices qui ne contiennent aucun ossement animal. Il semble donc que l’apparence extérieure qui reprend la forme de la dépouille suffit pour en avoir la valeur et permet au croyant d’en faire l’offrande à la divinité qu’elle représente. Il s’agit donc véritablement d’ex-voto.
Sources :
Texte élaboré à partir des panneaux explicatifs de l’exposition « Sarcophagi » organisée par les Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles (MRAH)

Egypte 4000 avant J.C.
Durant la préhistoire, les premiers habitants d’Egypte enterraient leurs morts dans le sable du désert.
Ils creusaient un trou dans lequel ils disposaient la dépouille repliée sur elle-même et l’entouraient de quelques objets. La chaleur et l’air sec faisaient ensuite leur oeuvre en déshydratant peu à peu le corps du défunt, créant ainsi une « momie naturelle »(1).
Photos (2) et (3) Salle 64 du British Museum – Londres
