PetiteHistoiredesSacophages3

Petite histoire des sarcophages

momie romaine

Epoque ptolémaïque

Avec la période ptolémaïque (332 – 30 avant J.-C.) puis l’intégration de l’Egypte dans l’imperium romain (30 avant J.-C.) les usages funéraires connaissent de très importantes mutations.

Durant toute cette période, la production de cercueils momiformes se poursuit mais perd en qualité.

Les momies de l’époque ptolémaïque sont souvent gainées dans des cartonnages à multiples couches, parfois divisés en plusieurs éléments qui s’assemblent: un masque au visage doré, un collier, un pectoral ou tablier décoré de divinités et une gaine pour les pieds.

Sous la plante de ceux-ci on peint parfois des ennemis captifs et piétinés, signe de la victoire de l’ordre sur le chaos et du triomphe du défunt sur la mort.

cartonnage

Portrait funéraire

Fragment de cartonnage de momie avec portrait funéraire – région du Fayoum – Egypte – Règne de Trajan – IIe siècle après J.-C.
Bois peint, lin, stuc et or.
Collection Fondation Gandur pour l’Art – Genève.

portrait funéraire

Le masque qui recouvre les momies égyptiennes a pour but essentiel de lui redonner l’usage de ses sens (ouïe, vue, odorat, souffle, goût et parole).
A l’époque tardive, sous l’influence des techniques picturales gréco-romaines, ces masques prennent l’aspect de portraits en deux dimensions, réunissant sur une même représentation les symboles pharaoniques (collier, couronne de justification) et un style artistique étranger à l’Egypte (ombres pour rendre le relief du visage).
Musée des civilisations Méditerranéennes de Marseille
Depuis l’époque saïte (26e dynasie), les sarcophages momiformes ou rectangulaires en pierre, particuliairement monumentaux, connaissent un nouvel essor, qui se poursuit jusqu’au IIe siècle avant J.-C.

Leurs décors mythologiques complexes exécutés en reliefs très raffinés constituent parfois de véritables traités de théologie, comme s’ils s’inspiraient des reliefs de grands temples contemporains.

A l’époque romaine, les cartonnages sont souvent faits de papyrus recyclés, plutôt que de tissus, et leurs décors mélangent des motifs pharaoniques et hellénistiques.

Sarcophage en pierre
Certains montrent les défunts en habits vivants, vêtus à la romaine, mais portant des ornements typiquement égyptiens: large collier, divinités protectrices, oeil oudjat, …
Les parties nues du corps sont toujours dorées, survivance des croyances pharaoniques selon lesquelles le mort s’assimile aux dieux, dont la chair est d’or.

Avec l’époque romaine, la conception du rôle de la momie se modifie profondément. En effet, les corps des défunts restent parfois de longues années au milieu des vivants.
Les momies, destinées à être admirées par la famille, bénéficient de traitements très sophistiqués.
Les visages sont recouverts de masques en stuc doré ou en plâtre peint de style hellénistique.

Les portraits du Fayoum

Les classes plus aisées se tournent vers les célèbres « portraits du Fayoum ». Enserrés dans les bandelettes, ces portraits réalistes, permettent à la famille d’entretenir la mémoire du défunt.
La technique de prédilection est la peinture à l’encaustique. Des rehauts en stuc doré sont utilisés pour représenter des cadres, des couronnes ou d’autres attributs. Les artistes suivent les canons de l’art romain tant pour les physionomies que pour les coiffures, les vêtements et les bijoux qui reflètent les modes successives de la capitale de l’Empire.

Le buste du défunt est représenté en léger trois-quart sur un fond monochrome, la tête de face et le regard fixé sur le visiteur. Mais il faut bien être conscient que seule une minorité a accès à un tel raffinement: une momie sur cent seulement est pourvue d’un portrait peint.

Si les premiers chrétiens d’Egypte pratiquent encore occasionnellement la momification des corps, la fabrication des cercueils et cartonnages s’étiolera et finira par disparaître totalement.


Texte élaboré à partir des panneaux explicatifs de l’exposition « Sarcophagi » organisée par les Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles (MRAH)

portraits du fayoum

Pour ne pas perdre le fil, vous pouvez suivre l’évolution du sarcophage sur la ligne du temps ci-dessous. Il suffit de faire défiler la ligne du temps à l’aide de l’ascenseur horizontal situé au pied du document.
Echelle du temps

Momies humaines et animales