apogee

Le temple d’Angkor représente l’un des complexes archéologiques les plus importants de l’Asie du Sud-Est et forme avec le Bayon le fleuron de la culture khmère.
C’est durant le règne de Surayavarman II, qui s’étend de 1113 à 1150 que le temple royal angkorien fut édifié.

L’hégémonie khmère sur le reste de la péninsule indochinoise atteindra son apogée durant le XIIe siècle. Au cours de cette période, les souverains khmers étendront leur domination bien au-delà des frontières de l’actuel Cambodge. L’expansionnisme angkorien à cette époque est tel que l’on peut raisonnablement parler d’un empire khmer. Du Nord à l’Est, l’empire déborde vers le Siam (Thaïlande) et les royaumes Champa (Vietnam du sud) et Dai Viêt (Vietnam du nord).

Dans ce contexte de conquête et de suprématie, le pouvoir du monarque en sort renforcé. Surayavarman II se fait représenter dans la galerie sud du temple royal. On y voit le souverain, assis sur son trône, dictant des ordres destinés à ses armées. Sur une centaine de mètres de long, les bas-reliefs évoquent une expédition menée contre les peuples voisins. En 1128, Surayavarnam II aurait pris la tête d’une armée d’invasion composée d’environ 20 000 guerriers et de 700 navires contre le Dai Viêt.

Surayavarman

Surayavarman2
Sources :
Texte élaboré à partir de l’article « Angkor, le siècle de la démesure » Histoire et civilisations – Le Monde – National Géographic
Eric Bourdonneau, maître de conférences de l’Ecole Française d’Extrême-Orient (EFEO)

Réflexion d’un néophyte

Je ne sais pourquoi, il me vient soudain l’envie de faire le grand écart entre deux cultures, deux civilisations qui ont émergé en des lieux et des temps bien éloignés. Si les styles et les histoires diffèrent, les thèmes et les concepts se rejoignent. Les bas-reliefs qui illustrent des campagnes militaires ont pour objectif de sublimer le rôle du leader. Le monarque est représenté à une échelle différente des autres protagonistes. La grandeur de l’image est proportionnelle au pouvoir. Dans les deux cas, les ennemis sont écrasés, foulés sous les roues du char royal.
Angkor Wat

Bas-reliefs

visiteAngkor

Le plus grand sanctuaire angkorien, le grand temple-montagne de Suryavarman II ne s’est pas construit en un jour.

Pourquoi ce titre d’une évidence consternante? Tout simplement pour le coupler à un autre qui le justifie : « Le plus grand sanctuaire angkorien, le grand temple-montagne de Suryavarman II ne se visite pas en un jour. »

Loin de moi l’idée de jouer les donneurs de leçons, mais au cours de toutes ces années de voyage, j’ai souvent cultivé le regret de n’être pas resté assez longtemps à contempler tel endroit ou tel site.

Le regret n’apparaissait bien sûr qu’une fois rentré au pays. J’ai ainsi accumulé au fil des ans une collection de regrets que j’essaie tant bien que mal de combler en revisitant les lieux, quand c’est possible. Angkor en faisait partie.

Aujourd’hui, j’essaie de me corriger, d’éviter les visites courant d’air, de prendre le temps de m’arrêter, de m’asseoir pour profiter de ces moments de simple contemplation. Prendre la mesure de ce que l’on fait, prendre conscience de l’endroit où l’on est et d’imaginer les empreintes laissées par tous ces hommes et toutes ces femmes qui ont foulé ces lieux avant nous. C’est ce qui pour moi justifie le voyage (en réponse à ceux qui me demandent ce que je recherche dans le voyage).

Mais après tout, à chacun son style de visite. Il y a sans doute autant de manières de visiter Angkor qu’il y a de visiteurs et les motivations des uns et des autres ne se rencontrent pas nécessairement.
Quelques visiteuses profitent du décor grandiose pour rivaliser avec les Apsaras en prenant des poses devant l’objectif. Des moines bouddhistes y font un pèlerinage. Une communauté internationale shivaïste visite le temple-montagne sous le trident de leur gourou. Il y a aussi les mordus de vieilles pierres qui passent des heures à chercher, noter, découvrir, photographier les bas-reliefs dans les moindres angles perdus de la pierre. Et ce n’est que lorsque l’esprit se brouille après avoir accumulé tant de merveilles qu’ils s’arrêtent fourbus et comblés à la fois.

Visite d'AngkorWat