L'affaire Malraux - Angkor

A

ngkor est un vieux rêve et lorsqu’en 1992 la presse internationale nous présente la région comme « pacifiée » nous tentons avec succès d’obtenir un visa à l’ambassade du Cambodge de Hô-Chi-Minh-Ville.
On nous accorde 7 jours, nous ne visiterons que les alentours d’Angkor. Avant de partir, j’ai commencé « La Voie Royale », mais j’ai abandonné ce roman dans lequel je ne retrouve pas la description de ces temples mythiques.

Visa

Angkor
« Déjà très explorateurs, nous avons continué en bateau jusqu’à Siem-Reap » disait Clara Malraux (Nos Vingt Ans).
Quant à nous, pas d’autre chemin possible que la voie aérienne.

Tous nous chevauchons. Eux, Clara et André Malraux et Louis Chevasson à cheval : « Nos bêtes étaient petites, point aussi vives que les arabes, moins bien découplées. Rassurantes en somme. Et on les sentait coriaces » (Nos Vingt Ans).

Nous, Eddy et moi chacun à l’arrière d’une moto. C’est le seul moyen de transport, pour les voyageurs individuels. Les minibus que nous rencontrons, transportent, c’est normal, plutôt de petits groupes.

moto06

Angkor

Banteay srei

S

ur la trentaine de kilomètres, nous rencontrons les uns et les autres des villages, qui sait peut-être les mêmes. Pour nos héros cela signifie surtout un sala pour passer la nuit.
70 ans plus tard, bien des événements ayant secoué le Cambodge, nos conducteurs-guides s’arrêtent longuement dans chaque village pour, disent-ils, poser les questions utiles concernant la sécurité.
A la suite des renseignements obtenus, nous emprunterons quelques détours pour éviter les villages à risque, et non pas, comme nos illustres prédécesseurs, pour brouiller les pistes.

L'Ecole française d'Extrême-orient
chemin-cambodge
De nos jours, il est établi qu’André Malraux ne s’est pas trouvé à Banteay Srei dans le seul but d’admirer l’art oriental du Xe siècle. Il venait aussi pour s’emparer de quelques bas-reliefs qu’il pensait pouvoir écouler sur le marché de l’art. On peut penser cependant avec Prodromidès que sans « l’affaire Malraux » ce petit joyau de l’Art Khmer n’aurait pas reçu les soins indispensables à sa sauvegarde aussi rapidement.

Le 29 décembre 1923, six jours après le vol, Henri Parmentier partit à Banteay Srei constater les dégâts causés par le trio. Il y retourna, sur commission rogatoire, entre le 17 et le 20 janvier 1925 accompagné de Louis Finot et de Victor Gouloubew. Le relevé détaillé des arrachements demandés par la justice se doubla, de facto, d’une mission scientifique… (Angkor Chronique d’une Renaissance)

Et le journaliste de constater en conclusion : Un an et quelque pour la réhabilitation de l’écrivain, huit pour celle de Banteay Srei (Angkor Chronique d’une Renaissance).

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