Il est six heures, Bhamo s’éveille…

Tiens! cela me rappelle quelque chose… Mais ce n’était ni la même heure, ni le même endroit…
Moines en quête de nourriture

A segoe150
u milieu de cette ville qui s’éveille, les hommes en robe de couleur safran déambulent pieds nus, sous les regards étonnés des chiens errants qui partagent la rue.

Chaque matin, les moines, alignés en « file birmane », le bol à aumône entre les mains, mendient leur nourriture


quotidienne, auprès de la population.
Attentes, prières, hommages et bénédictions s’échangent.
Nous assistons à des scènes si souvent répétées au cours des siècles. Des attitudes que des peintres ont reproduites sur les murs des temples.

En tête de la troupe, un novice fait tinter une clochette pour signaler aux habitants le passage des moines.
Une marchande sort de sa boutique et se


charge de remplir les différents compartiments de la cantine métallique que porte un moine plus âgé.
Riz, légumes, bouts de viande, potage,… la nourriture s’empile dans les petites sections cylindriques.

Peu à peu, le cortège s’éloigne, puis, disparaît dans les ombres diffuses du jour qui se lève.

Il est six heures, Bhamo s’éveille.

Moines en quête de nourriture

La pagode Theindawgyi

Non loin de notre hôtel se dresse le stoupa de la pagode Theindawgyi. Une mélopée s’en échappe et reste suspendue dans les airs. Elle a la légèreté de ces fumerolles qui se dégagent des bâtons d’encens. Attirés par ce murmure qui rythme la respiration d’un groupe de chanteurs, nous nous approchons. Si les chants continuent à titiller nos tympans, les chanteurs restent invisibles, réunis, sans doute dans quelque salle du monastère, à l’abri des regards. L’endroit se prête à la méditation… ou au dessin? « Ben! Voilà, une idée qu’elle est bonne! »
Pagode

Nous longeons à présent le fleuve avec pour objectif de repérer l’embarcadère des bateaux à destination de Katha, notre prochaine étape. Chemin faisant nous rencontrons des enfants qui, pour quelques Kyats, vendent des préparations locales. Les bords du fleuve sont de véritables dépotoirs. A quelques mètres à peine de l’eau, s’entassent des poteries prêtes à être embarquées à bord de quelque rafiot de passage qui ira les livrer dans une bourgade qui borde l’Irrawaddy .
Enfants et poteries
Bhamo - poteries
Dès que nous quittons l’asphalte de l’artère principale, le décor change. Les chemins en terre bordés de maisons faites de bois et de bambou s’imposent dans le paysage.
Petite maison à Bhamo
Tandis que je dessine, je vois passer dans mon champ visuel d’étranges véhicules que l’on appelle ici des « chinese buffalo », sortes de motoculteurs fabriqués en Chine et qui sont adaptés à toutes les situations. C’est « lent » comme le buffalo et « bruyant » comme le Chinois.
Chinese buffalo
camion birman

Ici, la panne fait souvent partie du voyage.

Au hasard des rencontres

Nsegoe150ous emboîtons le pas à une brave dame qui se rend au marché. En chemin, nous repérons des boutiques dans lesquelles nous allons nous approvisionner pour la journée de demain.
Bouteilles d’eau et biscuits nous permettront de tenir, le temps du trajet. De toute manière, il vaut mieux prévoir de quoi grignoter, car les transports au Myanmar peuvent être parfois aléatoires et sujets à quelques modifications d’horaire.

Enfants et chatons.

Observer et être observé. Un jeune garçon, le visage couvert de « tanaka« , nous regarde passer.

Une petite sieste digestive au bord du fleuve.

Le jour s’estompe.
Le soleil achève de se consumer sur l’autre rive de l’Irrawaddy.
Il est temps de passer à table.

Nous parcourons le chemin de retour vers l’hôtel dans la pénombre du crépuscule, sous les « Hello! » et les « Mingalaba » (expression birmane proche de « soyez le bienvenu »). Ce soir, la chaleur humide est accablante.
Il y a assez peu de restaurants et tous proposent des satés. Il fait une nuit noire. Dans une rue latérale, nous percevons le charivari d’une tablée. Quelques néons éclairent un petit groupe en train de manger. L’endroit attire une clientèle locale. En façade, nous découvrons une sorte de cantine ouverte sur la rue, dans laquelle une poignée de cuisinières s’animent. Quelques clients emportent leur commande dans leurs propres casseroles. Comme toujours, le sourire birman constitue le plus bel accueil. On nous montre les préparations. Quelques instants plus tard, nous nous installons à l’extérieur. Une table et deux chaises en plastique. Baguettes, cuillères, rouleau de papier de toilette* (en guise de serviettes) et condiments achèvent la mise en place. Une charmante hôtesse nous apporte des nouilles servies dans un bouillon fumant, du choux mariné et deux grands bols de thé. Très chinois, comme repas. C’est très bon, mais le bouillon nous fait suer par tous les pores. L’addition s’élèvera à 800 Kyats, soit environ 0,50 euro. (Prix en 2006).
(*) – Pour ceux qui seraient surpris, il est fréquent de trouver un rouleau de papier de toilette à table en guise de serviettes, dans les petits restaurants d’Asie.
Fin du jour
Coucher du soleil sur l'Irrawaddy
Repas du soir à Bhamo

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Descente de l'Irrawaddy
Descente de l'Irrawaddy
Descente de l'Irrawaddy
Descente de l'Irrawaddy
Descente de l'Irrawaddy
Lien vers Katha

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