D’étranges tenues
N ous arrivons devant un escalier flanqué de deux gigantesques pattes de lion.
Mais ce qui attire surtout notre attention, ce sont les tenues d’apiculteurs qu’ont endossées ceux qui s’élancent sur l’escalier.
Nous pensons tout d’abord qu’il s’agit d’une équipe d’archéologues en train d’effectuer des fouilles sur le site. Mais, il faut se rendre à l’évidence, ils sont trop nombreux pour retenir cette hypothèse.
Il nous faut que quelques secondes pour découvrir la vrai raison de ce déguisement. Un panneau nous en donne l’explication: « HORNET ATTACKS ».
Des frelons sont allés se nicher à proximité des escaliers métalliques qui mènent au sommet du rocher.
S i la combinaison n’est pas obligatoire, elle est pourtant vivement conseillée. Plusieurs groupes ont déjà été la cible des insectes.
Nous repérons les nids. Ils sont effectivement accrochés à la paroi du rocher, non loin des passerelles.
A notre tour, nous allons aussi nous choisir deux combinaisons.
Non, pas celle-là, la fermeture éclair est bloquée. Pas celle-ci non plus, elle est déchirée. Ni celle-ci, elle sent mauvais!
J’ai l’impression d’être en période de soldes. Nous trouvons finalement notre bonheur. Il ne reste plus qu’à les enfiler.
Il fait chaud et la toile plastifiée colle à la peau.
La combinaison comprend des gants, un capuchon et une moustiquaire pour permettre de respirer. Une énorme tirette ferme « l’affaire » depuis l’entre-jambe jusqu’au front. Il est évident que nous allons étouffer dans cette panoplie du parfait petit apiculteur, sponsorisée par une compagnie d’assurance (Ben voyons! On ne sait jamais!).
Une situation qui ne manque pas de piquant
La plupart des grimpeurs enfilent la combinaison. Des panneaux indiquent que le bruit peut provoquer une attaque de la part des frelons.
Nous entamons l’ascension à la suite de quelques autres visiteurs. Après un premier palier, nous arrivons à hauteur des nids. D’ici, on distingue fort bien l’activité des insectes. Nous nous arrêtons un instant pour vérifier notre tenue. Nous avons opté pour une combinaison sans gants, car il y a de grandes poches. A présent, nous sommes complètement emballés. Un léger mouvement de panique agite les rangs devant nous. On nous signale une attaque de frelons juste un peu plus haut. Un goupe de touristes, guide en tête, fait demi-tour. Nous attendons sur le palier.
Après quelques minutes, des humains, recouverts de la tenue verte aparaissent sur l’escalier descendant. Une dame du groupe nous conseille de bien nous protéger. Elle nous montre sa main meurtrie par une piqûre d’insecte.
Nous patientons encore quelques instants avant de reprendre l’ascension. Le calme semble revenu. Nous décidons d’adopter un profil bas. Nous progressons lentement sans faire de bruit. C’est toujours dans ces moments que l’on se rappelle l’une ou l’autre scène de film. Je ne peux m’empêcher de penser à une attaque d’abeilles dans un film avec Richard Widmark qui ne manquait pas de piquant. Et puis, c’est le titre qui me revient en mémoire: « l’Inévitable catastrophe ». Bon! Ben, pensons à autre chose…
Personne devant, ni derrière nous… donc pas de risque de bruit. Un coup de vent souffle dans la direction des essaims. Nous voyons les insectes voler en masse autour de leurs nids, mais aucun ne brave la force du vent. Nous arrivons sans encombre au sommet des 1200 marches de l’escalier.
Etant suffisamment éloignés des colonies de frelons, nous nous libérons à moitié en nouant les manches de notre combinaison autour de la taille.
Au sommet du Rocher
Le sommet du Rocher est un plateau d’environ 1,5 hectare. On y trouve des réservoirs d’eau, ainsi que des fondations de bâtiments, des escaliers, un large trône de pierre. Mais ce que l’on retiendra surtout c’est la vue de 360° sur la campagne environnante. Pour ceux qui craignent d’avoir trop chaud, une bonne nouvelle: un arbre partage volontiers un peu de son ombre. Quant aux frelons, ils ne montent pas au sommet. On peut donc ôter son armure.
N ous partons à la redécouverte de ce qui fut tantôt un monastère, tantôt un palais fortifié. Seul, un autre couple explore les lieux. Il y a tout compte fait peu de chose à y voir: fondations de bâtiments, murets, escaliers permettant d’accéder à différents niveaux, réservoirs, trône ou siège de méditation (c’est selon). Véro se souvient qu’il y a trente ans, elle s’y était assise avec tout un groupe de Cingalais, pour la photo. Aujourd’hui, un panneau interdit formellement à quiconque d’y poser les parties charnues de son individu.
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Les escaliers métalliques s’élèvent jusqu’au sommet.
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Véro sur les escaliers menant au sommet du Rocher.
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Au sommet, on trouve des réservoirs et des fondations de bâtiments.
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Plusieurs réservoirs collectaient l’eau de pluie.
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Au sommet, un arbre procure un peu d’ombre. En contrebas, on distingue le trône de pierre.
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A l’ombre d’un arbre, on peut s’asseoir et profiter d’une vue panoramique à 360°.
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Construction en paliers au sommet du Rocher.
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Vue panoramique sur les alentours du Rocher.
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Un large trône de pierre.
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La très belle nature environnante.