De Myitkyina à Bhamo
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ous nous préparons à rejoindre Bhamo par le fleuve. Mais le destin en a décidé autrement. Aucune embarcation ne semble vouloir appareiller. Les raisons que l’on nous donne sont aussi variées qu’un questionnaire à choix multiple: Le prix du carburant a augmenté – Le niveau de l’eau est trop haut durant la période des pluies – Il y a trop de courant entre Myitkyina et Bhamo – etc. Les commentaires vont bon train, mais la plupart portent quand même sur des eaux tumultueuses, sur ce tronçon de l’Irrawaddy, en cette saison.

Bien malgré nous, il nous faut prendre la route pour atteindre Bhamo. Deux solutions s’offrent à nous:

  • Le minibus (environ 20 passagers et 5000 kyats par personne)
  • Le mini van (en réalité un break à 12000 kyats par personne)

On nous assure que le minibus est le meilleur choix. Mais nous optons néanmoins pour le break, partant du principe (stupide) que si cela coûte deux fois plus cher, cela devrait être deux fois mieux.

Break ou minibus

Le rendez-vous est fixé à 8 heures (non précises) dans une petite gargote qui fait office de relais routier.
« Quarante-cinq minutes après l’heure, c’est toujours l’heure » (un proverbe birman, sans doute). Le break blanc s’immobilise devant le boui-boui. D’autres passagers sont déjà installés à l’intérieur du véhicule. Ces derniers ne sont pas très heureux de découvrir que leur confort n’aura été que de très courte durée, d’autant que nous avons réservé les deux places à côté du chauffeur. Les deux places ne font qu’un seul siège en réalité. Un accoudoir installé sur le frein à main permet d’accueillir une fesse. Reste donc un espace de trois fesses à nous partager. Tout le monde s’imbrique, comme il le peut dans l’habitacle du véhicule.
Il se met à pleuvoir, ce qui accélère les modalités d’embarquement. À l’arrière, ça rouspète! L’un des passagers a dû prendre place dans la partie arrière, avec les bagages.
La moitié du trajet se déroule sur une route en pavés. Le chauffeur qui parle très bien anglais, nous fait remarquer qu’elle a été construite par les Chinois. Parfois, tout en s’exclamant « China! », il pointe l’index en direction d’une montagne. Il nous a demandé de prévoir 6 copies de nos passeports pour les contrôles de police que nous croiserons en route.
En définitive, nous ne ferons qu’un seul arrêt « Immigration ». Bien que nous ne remarquons aucun uniforme, tous les passagers birmans descendent du véhicule pour se rendre à pied au « checkpoint ». Tandis que nous restons à bord en compagnie du chauffeur, nos compagnons de route parcourent une centaine de mètres avant de réembarquer.
Nous atteindrons finalement Bhamo après 6 heures de route.

Relais routier au Myanmar 2006

Extrait du carnet de bord 2006
Bhamo

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ous déposons nos sacs au « Friendship Hotel » de Bhamo. Nous prenons un peu de temps pour nous fondre dans cette ville située en bordure du fleuve.
Pendant quelques jours, nous allons flâner, aller à la rencontre des habitants, goûter la cuisine locale, observer tout en sachant qu’à notre tour nous serons observés… c’est la loi de l’aventure « observer et être observé »… Découvrir ensemble ce petit coin du monde … Quoi de plus agréable que de partager des expériences, des sensations, des sentiments, des souvenirs ?
friendship Hotel

Première rencontre …


Des robes de moines usagées (et non pas des robes de moines usagés) sèchent au soleil. Exposées au fleuve, elles virevoltent au vent léger.
L’endroit est propice à la méditation. Tandis que les clochettes suspendues au sommet du pagodon tintent, deux moinillons quittent le monastère, des cantines à compartiments dans les mains. Ils s’en vont chercher de la nourriture sous le regard des statues du Bouddha.

Calèche à Bhamo

Nous quittons le temple et nous poursuivons notre découverte de Bhamo.
De petites calèches sillonnent les rues de la ville. Soudain, notre attention est attirée par des artisans qui s’attellent à la construction d’une statue.

Seconde rencontre …

Sous un toit en taule ondulée, nous découvrons l’atelier. Les artistes travaillent à la réalisation d’un cheval, grandeur nature. Le ciment est humidifié pour effectuer quelques retouches. La documentation et les plans pour effectuer cette sculpture sont quasi inexistants. Tout se fait « intuitivement ».

Sculpteur à Bhamo

L’atelier a déjà réalisé d’autres oeuvres qui ont trouvé leur place dans la ville. Comme les trois statues qui font face à la grande pagode de Bhamo.

Trois statues de Bhamo

Sculpteur à Bhamo


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e rues en ruelles et de ruelles en sentiers nous poursuivons notre exploration de Bhamo.
Au hasard des chemins que nous empruntons, d’autres rencontres nous attendent.
L’humidité de l’air se fait de plus en plus sentir. La peau se perle de petites gouttes de sueur.

Troisième rencontre …

Une famille tresse des nattes en bambou, qui serviront à couvrir le sol ou à confectionner les murs des maisons.
sentiers à Bhamo

Livraison du bambou
Un livreur de cannes de bambou tente d’arrimer un fagot sur sa bécane.
Arrivés dans les ateliers de tressage, les bambous sont débités en lattes (voir ci-contre).
A coups de machette et de marteau, les cannes de bambou se laissent travailler.
La transformation s’opère sous nos yeux. Les gestes sont précis et répétés. Aucune contrariété dans le regard. Ni l’effort, ni la concentration ne sont perceptibles sur les visages.

Découpe du bambou en lattes
Découpe du bambou

Tissage du bambou
Soulever, intercaler, tasser, serrer, patiemment le tressage prend forme. Les lattes de bambou se laissent travailler à la force des bras.

Accroupis, des heures durant, les ouvriers tressent le bambou, souvent en famille.
Le travail terminé, les nattes sont portées jusqu’au bord de la route. Gestes, des centaines de fois répétés au cours de l’année.
En cette fin d’après-midi, les chemises épongent la transpiration des corps. Une dernière fois monter le talus et le compte est bon.
Un dernier effort pour redresser la structure de bambou. Le long de la route, la production de la journée s’entasse. Des liasses de nattes attendent d’être enlevées. Lorsque le soleil joue à cache-cache avec l’horizon, les nattes sont chargées sur un camion.
Elles seront étendues sur le plancher des maisons ou serviront de cloisons ou de murs aux habitations.
Tressage du bambou
Nattes

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Descente de l'Irrawaddy
Descente de l'Irrawaddy
Descente de l'Irrawaddy
Descente de l'Irrawaddy
Descente de l'Irrawaddy
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