Jack l'éventreur

Un policier se déguisa même en prostituée dans le but d’attirer le tueur. Il s’attira surtout les moqueries des habitants de Whitechapel…
La police interrogea les marins qui travaillaient sur la Tamise. Les bouchers et les équarrisseurs furent l’objet de contrôles. Plus de 2000 logeurs furent entendus par les enquêteurs.
Mais il fallait bien continuer à vivre. Peu à peu la vie reprit son cours à Whitechapel.
Les meurtres s’arrêtèrent pendant tout un mois. Les prostituées retournèrent peu à peu dans la rue.

Vendredi 9 novembre 1888

Londres fête son nouveau maire. Les rues sont animées. John Mc Carthy qui loue des chambres dans Dorset Street, non loin de Spitalfield Market est étonné que l’une de ses locataires, Mary Kelly, ne soit pas encore venu payer son loyer.

Il charge son apprenti, Thomas Bowyer, d’aller récupérer la somme due. Mais lorsque Bowyer frappe à la porte, celle-ci est verrouillée et personne ne répond.
Pourtant une lampe éclaire l’intérieur de la pièce. Alors, l’apprenti risque un regard par un carreau brisé. Il entrevoit un corps ensanglanté allongé sur le lit.
La clarté de la lampe laisse deviner un véritable carnage. Envahi par un sentiment de panique, Thomas Bowyer retourne chez son patron pour le prévenir. Ce dernier alerte immédiatement la police.

Ci-contre:La chambre de Mary Jane Kelly dite Ginger
Mary Jane Kelly- 5e victime de Jack l'éventreur- Londres 1888
Mary jane Kelly- 5e victime de Jack l'éventreur- Londres 1888

L’inspecteur Beck arriva le premier sur les lieux, au 13 Miller’s Court. Il jeta un coup d’oeil par la fenêtre car consigne avait été donnée dans le cas d’un nouveau meurtre d’attendre l’arrivée du préfet de police avant de commencer l’enquête.

A son tour, dans la semi-obscurité qui règne dans la pièce, l’inspecteur Beck distingue un corps affreusement mutilé. Le médecin de la police et l’inspecteur Abberline arrivèrent peu après.

Tout ce petit monde attendit l’arrivée du préfet de police, Sir Charles Warren…mais ce dernier venait de démissionner de ses fonctions.

C’est donc après une longue attente que les inspecteurs pénétrèrent finalement dans la pièce meublée. Cette fois l’assassin avait pris son temps pour massacrer sa victime…C’était son chef-d’oeuvre en quelque sorte.

Le corps de Mary Kelly était allongé sur le lit. Elle avait été égorgée, le tueur avait coupé sa carotide. Les mutilations étaient post mortem. Mary Kelly était nue. Son ventre et l’intérieur des cuisses avaient été enlevés. La cavité abdominale avait été évidée. Les viscères avaient été disposés tout autour du corps. Les seins avaient été tranchés, le visage et les bras avaient été déchiquetés…quant au coeur, …l’assassin l’avait emporté.
Plus tard, l’autopsie révéla que les mutilations avaient été pratiquées avec une lame très tranchante, d’environ 15 cm de long. Les médecins arrivèrent à la conclusion que Mary Kelly avait probablement été assassinée entre 5 et 6 heures du matin. De tous les meurtres, ce fut sans nul doute le cinquième qui, par sa férocité, horrifia le plus la police et la population.

Mary Kelly était une Irlandaise de 25 ans. Au moment de son décès, elle n’avait plus payé son loyer depuis plusieurs semaines. Elle était donc retournée dans la rue pour se trouver un client.

Mary jane Kelly- 5e victime de Jack l'éventreur- Londres 1888

Ce fut le dernier meurtre commis par l’éventreur de Whitechapel… Le cauchemar s’arrêta avec la même soudaineté qu’il avait surgi.
Avec l’arrivée de l’hiver, l’enquête de la police se ralentit. Tous les suspects avaient été interrogés. Toutes les pistes avaient abouti à une impasse.

Jack l’Éventreur ne fit plus parler de lui…

LES CONCLUSIONS

Sur l’identité réelle de l’éventreur, les hypothèses ont été légions:
Les suspects-Jack l'éventreur

1- Le docteur Thomas Neill Cream

2- Le peintre Walter Sickert

3- Sir William Gull, chirurgien de la famille royale

4- Frederick B. Deeming

5- Francis J. Tumblety

6-Michael Ostrog

7- James Maybrick, un négociant en coton anglais

8- George Chapman, de son vrai nom Seweryn Antoniowicz Kłosowski, était un tueur en série né en Pologne en 1865

9- le Prince Albert Victor (Duc de Clarence et d’Avondale)

10- Montague John Druitt|

Jack l'éventreur- suspects-Londres 1888
La liste des suspects présentée ici est loin d’être complète. Elle donne cependant une idée des orientations prises d’une part par les enquêteurs de l’époque mais aussi par ceux qui depuis ont essayé d’identifier le meurtrier.
Il faut comprendre que la société de l’époque victorienne ne peut se résoudre à accepter qu’un Anglais de souche soit l’auteur de crimes d’une telle cruauté. C’est dans cet état d’esprit, que la police de l’époque recherche tout d’abord le coupable parmi les communautés de migrants. Les milieux juifs et polonais sont particulièrement visés.

Qui est l'éventreur de Whitechapel ?

Un jeune avocat du nom de Montague John Druitt ou le duc de Clarence, le petit-fils de la reine Victoria. Le peintre Walter Sickert ou le médecin personnel de la reine. Un médecin russe ou un boucher juif…Certains détails (ex:dispostion des objets découverts sur le sol aux côtés des victimes) amènent certains à rechercher le tueur dans le milieu des francs-maçons.
Toutes les suggestions faites jusqu’à présent aboutissent à des impasses. Il y a toujours des éléments, voire des documents qui fragilisent les belles théories échafaudées. Certaines d’entre elles ont même été portées à l’écran, ce qui a eu pour effet de les officialiser dans l’esprit du public. Alors, je ne vais pas vous donner le nom d’un prétendu suspect, mais peut-être pourrions-nous nous interroger sur certains éléments de l’enquête.

Toutes les victimes étaient des prostituées

Toutes les victimes étaient des prostituées de Whitechapel. Les quatre premières étaient âgées d’une quarantaine d’années. Seule, la cinquième victime, Mary Jane Kelly n’a que de 25 ans. C’est également la seule dont le corps ne sera pas abandonné sur le pavé de la rue.

Aucune des victimes ne semble s’être débattue.


Il faut dire que la plupart d’entre elles avaient ingurgité du gin.
On sait par exemple que quelques heures avant son assassinat, Catherine Eddowes avait été arrêtée pour ivresse sur la voie publique. Elle était tellement ivre qu’elle imitait la voiture des pompiers, en plein milieu d’un carrefour situé non loin de St Botolph’s church.
Malheureusement pour elle, après avoir cuvé son gin, les policiers la relâchèrent… elle deviendra la quatrième victime de l’éventreur de Whitechapel.
De toute évidence, aucune des filles ne se méfia de « lui » lorsqu’il les aborda. Alors que le climat général était plutôt à la méfiance. Piste intéressante… certains ont suggéré que l’assassin portait peut-être un uniforme
(police? militaire?..)

Des meurtres sans improvisations


Ce qui saute aux yeux également c’est l’aspect méthodique que l’on retrouve dans tous ces meurtres. Rien n’est « improvisé », du moins en ce qui concerne la procédure. Toutes les victimes ont été égorgées. C’est sans doute la première action du tueur. On peut dès lors mieux comprendre la raison pour laquelle personne n’entend rien… Pas un seul cri n’attire l’attention du voisinage et pour cause. Ce qui par contre paraît inconcevable, c’est que le tueur s’en sorte chaque fois sans attirer l’attention sur lui. Il devrait être couvert de sang…et pourtant, il passe chaque fois inaperçu. Autre interrogation: que devient tout ce sang?

L’inspecteur Frederick Abberline constate que l’on ne trouve que peu de sang sur les lieux du crime. Abberline en arrive à la conclusion que les victimes pourraient bien être assassinées et mutilées à l’intérieur d’une voiture (fiacre). Mais, si c’est le cas, il n’y a pas de témoin pour avaliser cette thèse. Et puis, un fiacre, à cette heure, dans les rues de Whitechapel, cela devrait attirer l’attention.

Quand on prétend que rien n’est laissé au hasard, c’est aussi parce que les mutilations pratiquées sur les victimes présentent une progression dans l’horreur.

Coup raté ou coup de génie?


On prétend souvent que la troisième victime fut un coup raté pour l’éventreur et que c’est pour cette raison qu’il s’attaque dans la même soirée à une quatrième femme. Il aurait été interrompu dans sa macabre besogne. C’est possible, mais …cela encore paraît bizarre. Car enfin, imaginons un instant que le tueur échappe de justesse au regard d’un passant qui pourrait le voir. Il rassemble ses affaires, s’éloigne de quelques pâtés de maisons et avec un sang froid (si j’ose dire) incroyable, s’en prend à une autre malheureuse, tandis que le quartier commence à fourmiller de policiers suite à la découverte du premier corps. Il prend cependant le temps de découper sa victime…et va pousser l’audace à laisser un message sur un mur.
Par contre, si on suit l’hypothèse selon laquelle rien n’est improvisé…ce double meurtre va provoquer une désorganisation complète au niveau de l’enquête. Les deux corps se trouvent (non par hasard) à peu de distance l’un de l’autre et pourtant…les lieux des crimes ne dépendent pas de la même juridiction. Un cadavre pour Scotland Yard et un autre pour les policiers de la City. Une belle pagaille en perspective…Alors? s’agit-il vraiment d’un coup raté?

Des actions précises

Au cours de la soirée du double meurtre, l’éventreur opère d’une manière tellement rapide et efficace que l’inspecteur Abberline émet la possibilité de « plusieurs tueurs ». A partir de ce moment Abberline est convaincu que deux assassins travaillent en équipe. Quand on regroupe les témoignages récoltés dans le quartier de Whitechapel, on obtient deux descriptions très différentes.

Les lettres

Sans aucune certitude, seule la troisième lettre pourrait être de la main de l’éventreur. L’élément qui renforce cette hypothèse est bien entendu le demi rein qui accompagnait la lettre. Mais rien ne prouve qu’il s’agisse du rein de la quatrième victime.
Ceci dit, à aucun moment l’auteur des meurtres de Whitechapel ne se nomme. Il garde un parfait anonymat.
Les empreintes digitales, la typologie des groupes sanguins et, encore moins l’ADN, n’avaient encore été développés pour une investigation policière. Même les photographies des victimes n’étaient pas très répandues. Il n’existera pas de laboratoire criminel à Scotland Yard avant 1930.

Alors qui ?

Par association d’idées …
La facette « cannibalisme » :Jack l’éventreur serait-il un personnage dans le genre Hannibal Lecter (Le silence des agneaux) ?
Mais, s’il s’agit d’un malade…il aurait probablement des difficultés à maîtriser ses pulsions…et dans ce cas comment expliquer qu’il interrompe subitement ses activités macabres?

La facette « j’arrête tout et je disparais dans la nature » me fait penser aux « tueurs du Brabant wallon »… là aussi, le mystère subsiste …
L’hypothèse d’une série de tueurs opérant en parfaite coordination…n’est pas à écarter. Le quartier des bas-fonds de l’East End aurait été pour eux un simple champ d’entraînement. …les cibles, des prostituées…il faudrait dès lors parler de « jacks les éventreurs »

…à vous de trancher (si j’ose dire)

jack l'éventreur

Source des photos

Les suspects
suspect 1 :Wikipédia
suspect 2 : Auteur George Charles Beresford (1864–1938)
suspect 3 : « William Withey Gull – A Biographical Sketch » by T. D. Acland
suspect 4 : Wikipédia
suspect 5 : Originally published on the front cover of A Sketch of an Eventful Career by Francis Tumblety,[1] published in Brooklyn, New York, 1889
suspect 6 : Wikipédia
suspect 7 : Wikipédia
suspect 8 : Wikipédia
suspect 9 : National Portrait Gallery’s collection of photographic negatives
suspect 10 : Wikipédia