Voici comment Belzoni décrit le sarcophage de Séthi 1er au moment de sa découverte dans la chambre funéraire en 1817.
(Le sarcophage était vide, lorsque Belzoni le découvre)
Il faut garder à l’esprit qu’en 1817, la clé de lecture des hiéroglyphes n’est pas encore découverte. Belzoni ignore donc que cette tombe est la demeure d’éternité du grand pharaon Sethi Ier.
(…) « Mais ce que cette salle offrit de plus important à nos regards, ce fut un sarcophage placé au centre , qui n’a pas de pareil dans le monde. Ce tombeau magnifique, ayant un peu moins de 3 mètres* de long sur un peu plus d’un mètre* de large est fait du plus bel albâtre oriental; n’ayant qu’environ 5 cm* d’épaisseur, il devient transparent quand on place une lumière derrière une des parois; en dedans et en dehors il est couvert de sculptures; ce sont des centaines de petites figures qui n’ont pas plus de 5 cm* de haut, et qui représentaient, à ce qu’il m’a semblé, toute la procession funéraire du mort déposé dans le sarcophage, ainsi que des emblèmes, etc.
Malheureusement le couvercle y manquait; on l’avait enlevé et brisé; et nous en trouvâmes quelques fragments dans les fouilles devant la première entrée. »
Extraits de Voyages en Egypte et en Nubie de Giovanni Belzoni – Editions Pygmalion
(*)Les dimensions sont exprimées en « feet » et « inch » dans la version originale.
Le British Museum
décline l’offre d’achat
Assez rapidement, le Comité de gestion du British Museum déclina l’offre d’achat de Salt et Belzoni, trouvant le montant demandé pour l’acquisition du sarcophage de Séthi 1er trop élevé.
A vrai dire, une vingtaine d’années auparavant, le British Museum avait dépensé 35 000 livres pour les marbres du Parthénon rapportés par Lord Elgin, ambassadeur en poste à Constantinople. A cette occasion, une partie de la population britannique avait crié au scandale.
Les conservateurs du musée se souvenaient encore des vagues d’indignation de l’époque et se montraient depuis, beaucoup plus frileux envers les antiquités en provenance de l’étranger.
En mai 1824, le sarcophage de Séthi 1er trouva enfin acquéreur en la personne de l’architecte et collectionneur Sir John Soane.
Pour la somme de 2000 Livres, ce dernier devint propriétaire de la cuve du sarcophage et de 17 morceaux du couvercle.
Le sarcophage prit place dans la collection de Sir John Soane, entouré par des toiles de Caneletto, des bronzes romains de Pompéi et bien d’autres merveilles.
(voir ci-dessus, une illustration de la crypte du Soane’s Museum.)
Le lieu n’a pas beaucoup changé depuis le XIXe siècle.
ujourd’hui, le sarcophage de Sethi 1er fait partie de la prestigieuse et éclectique collection de Sir John Soane, à Londres. Il repose sous une cage de verre, dans la crypte de la résidence de Lincoln’s Inn Fields, devenue aujourd’hui le Sir John Soane’s Museum.
Sur la tranche du sarcophage on distingue l’inscription B.G.BELZONI. Le chasseur d’antiquité a vraisemblablement gravé son nom dans la pierre, avant d’extraire le sarcophage du tombeau.
Le fond de la cuve est décoré par une représentation de la déesse Nout chargée de protéger le corps du défunt.
The Sarcophagus of Seti I from factum-arte on Vimeo.