Embarquement pour Iquitos

Embarquement pour Iquitos
Embarquement mouvementé pour Iquitos


A Centuryssise à l’avant du bateau, je me remets en mémoire les témoignages sur les forums:
«ne vous fiez pas à l’horaire prévu», «le départ est parfois retardé d’un jour ou deux, mais vous serez autorisés à monter à bord».

Dormir OK, mais nous avons embarqué à 10 heures, ce matin. Il est 13h30 et rien ne bouge du côté des cuisines. Par cette chaleur, je mangerais bien une petite glace.

Puisqu’Eddy a repoussé ma proposition d’aller prendre un lunch dans une gargote du port, je passe la passerelle pour voir si par hasard l’un de ces « buibuis » propose des Cornettos.

Mes infructueuses recherches me conduisent à 300 ou 400 mètres derrière le coin. Pas le moindre dessert glacé. Et tandis que je rebrousse chemin, je reconnais à une courte distance un de nos porteurs qui m’a l’air bien énervé.
Dans ce pays, si on les écoutait, tout se ferait toujours dans un court instant: « momentito » qu’ils disent.
Bon, pour lui être agréable, je le rejoins, en pressant le pas, et il me pousse sans ménagement dans un mototaxi en criant : «la barca se vuelta».

Je crois comprendre que le bateau est parti. Mais je l’ai quitté, il y a dix minutes, à peine. Il veut probablement dire que les préparatifs de départ sont amorcés.

Je n’ai guère le loisir de me remettre en mémoire les conjugaisons espagnoles que nous voilà déjà en bordure du fleuve. Et là, effarement ! Plus aucune trace du Guilmer 1.
Il n’est plus amarré et je ne le vois pas sur le fleuve, ni à gauche, ni à droite. La surprise fait place à incrédulité. Ce bateau n’a pas pu disparaître en 10 minutes.

D’un rapide coup d’œil, je scrute les alentours, car immédiatement je pense à Eddy.
Si le bateau est parti, comme je ne le vois pas, c’est qu’il est resté à bord. Tout se passe très vite et je n’ai pas le temps de réfléchir à la situation, car le Guilmer 1 réapparaît soudain au milieu du fleuve.
En fait, il effectuait les manœuvres de départ, caché derrière les 3 autres bateaux restés au port.
Il a donc bel et bien largué les amarres avec tous mes bagages à bord.

Heureusement, mon dévoué porteur m’indique une barque à moteur. J’y prends place, soulagée à l’idée de mettre un terme à l’inquiétude d’Eddy, dont on me confirme qu’il est bien resté à bord.

En approchant, je le reconnais, mon regard croise le sien et j’y lis autant de soulagement que de bienveillance.
Je m’en veux beaucoup de l’avoir inquiété.

Je regarde ma montre. Entre le moment où j’ai quitté le bateau et nos retrouvailles, il s’est écoulé 20 minutes.

Embarquement pour Iquitos

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2 Responses to Sueurs froides sur le Rio Maranon

  • Laurent

    Le gag a bien failli m’arriver quelques fois quand un bus fait une pause déjeuner et qu’il y a des dizaines de bus d’arrêtés sur ce même parking pour la même pause. J’essaye toujours de jeter un coup d’œil pour voir où est le chauffeur, mais je ne suis pas très physionomiste, et ça ne marche donc pas à tous les coups !
    Mais là j’avoue qu’avec un bateau, c’est encore le niveau au-dessus 😉

    • Véro

      En cela la mentalité asiatique est différente. Lors de notre descente de l’Irrawaddy, nous quittions régulièrement les bateaux. Mais les capitaines envoyaient un membre de l’équipage pour « ramasser » les passagers avant d’appareiller. Ici Eddy est allé trouver le capitaine pour demander d’attendre, mais ce dernier n’a rien voulu savoir. Heureusement que nous avions sympathisé avec les porteurs. Ils ont pris l’initiative de partir à ma recherche et de trouver une solution.

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