De RIOMAGGIORE à MANAROLA
(par la via Beccara – sentier 531)
e lendemain nous retournons à Riomaggiore avec un ticket de train à 4€. Des flèches indiquent le début du sentier qui s’engage dans les vignes en terrasse vers Manarola
A la sueur qui perle sur les visages de ceux qui arrivent, je me dis que cela ne va pas être une simple promenade. D’ailleurs nous avons face à nous une façade assez raide de murets parcourue par des marches taillées dans le rocher. Bien pratique ces petits murs qui entourent les jardinets, cela permet de prendre appui. Ca grimpe ferme, il faut d’aider des mains et c’est si étroit pas moment qu’on a difficile à se croiser.
Les potagers font rapidement place à la vigne. Pour la cultiver en cet endroit, les hommes burinés par le soleil ont installé sur un monorail la version vinicole des montagnes russes.
Malgré la difficulté de cette interminable montée, je préfère encore faire confiance à nos bottines qu’à ces engins.
Tout à coup des éclats de voix. Ah ! me dis-je, sûrement que l’un de ces viticulteurs aura acheminé dans ses wagonnets, des oranges, des citrons et de la glace pillée.
Déception ! Même si nous avons atteint le point culminant du sentier, au lieu de la buvette attendue, des Asiatiques font voler un drone, tandis qu’une autre équipe s’affaire avec une caméra 360°. Bref, même ici, trop de monde!
Et pourtant je découvre sur un panneau didactique que le sentier est classé EE « excursionista esperimenti ». Pff… Ils auraient pu l’indiquer en bas. Car après avoir parcouru la crête, il va bien falloir redescendre, et l’exercice est périlleux.
La progression se fait pas à pas, en nous aidant des cordes, lorsqu’elles existent. Nous croisons des personnes qui ont chuté. Nous aussi, il nous arrive une bricole.
A un certain endroit, il faut négocier une pierre haute d’un mètre environ. Dilemme : s’asseoir sur les fesses et se laisser glisser ou sauter. Eddy qui me précède, choisit le saut. Sauf, qu’en se recevant sur une pierre lisse et arrondie, il est légèrement déséquilibré et ne trouvant aucune corde ou branche à laquelle s’agripper, il bascule mollement dans les feuillages. Le voilà prisonnier, car les feuilles en questions sont des ronces qui n’ont pas manqué de s’accrocher dans son sac à dos.
Il se retrouve comme une tortue retournée sur sa carapace. Pour lui venir en aide, je m’assieds sur la pierre, je glisse vers lui, je tire d’un coup sec la ronce plantée dans son bras et puis je tire homme et sac à dos de toutes mes forces. Ouf, le voilà sur pieds avec un bras légèrement écorché pour seule blessure.
Les épines ont gardé sa casquette, mais nous arrivons à la leur reprendre.
Déception ! Même si nous avons atteint le point culminant du sentier, au lieu de la buvette attendue, des Asiatiques font voler un drone, tandis qu’une autre équipe s’affaire avec une caméra 360°. Bref, même ici, trop de monde!
La progression se fait pas à pas, en nous aidant des cordes, lorsqu’elles existent. Nous croisons des personnes qui ont chuté. Nous aussi, il nous arrive une bricole.
MANAROLA le bon compromis
resque sans transition, les marches bordées de vignes passent tout à coup entre les maisons. Malgré un habitat dense, les rues sont un rien plus larges. D’ailleurs les locaux déposent leurs barques devant leur porte.
Il y a une vraie place de l’église et le commerce bien présent utilise des espaces dédiés sans tout défigurer. A Manarola il est possible de se promener pour un court passage sur le chemin côtier et de voir l’état de délabrement des parties aujourd’hui fermées. D’autres sentiers qui ne présentent aucune difficulté offrent de jolies vues et la municipalité a installé des bancs.
Mais pour l’heure, notre mésaventure nous a ouvert l’appétit et c’est dans un jardin terrasse que nous grignotons des spécialités locales salées et sucrées. Ensuite nous montons jusqu’au paisible cimetière pour arpenter les chemins entre les vignes. De l’autre côté de la baie nous observons les courageux qui, maintenant que la chaleur se fait moins sentir, progressent avec une lenteur inouïe vers le sommet du rocher, pour redescendre ensuite vers Riommagiore. D’ici, tout est paisible, la foule s’est volatilisée. Dans de telles conditions, nous remercions le hasard qui nous a poussés vers les Cinque Terre après notre visite de Turin.
