n sachant que pour nous rendre de Nafplio (Nauplie) à Olympie, en bus, deux options s’offrent à nous. Soit le trajet par le sud (estimé à environ 4h30 de route), soit celui par le nord (estimé à environ 6h15 de route). Quel est le meilleur choix?
Consultation opérée auprès des natifs, la décision est sans appel. Tous les avis se rejoignent sur la question
Consultation opérée auprès des natifs, la décision est sans appel. Tous les avis se rejoignent sur la question
Ce sera bien plus rapide de prendre 4 bus différents et de parcourir 340Km par le nord. Eh oui, même si le trajet entre Nauplie et Olympie en transport en commun semble plus rapide par le sud, c’est sans compter la fréquence des bus (2 par jour) et les temps d’attente à Tripoli pour la connexion. Dans ces conditions, toujours d’après les dires des gens du cru, le trajet en bus par le sud prendrait 8 heures pour atteindre Olympie.
Dans la seule grande rue de cette bourgade où alternent restaurants et boutiques de souvenirs, le silence règne. C’est l’heure de la sieste, mais, pas de chance pour les hôteliers de la nouvelle Olympie, Eddy insiste pour visiter toutes les offres de logement.
Le voilà rassuré : il y a de la place partout. Il aurait pu le deviner puisque l’immense parking est désert lui aussi. Il faut dire que le patelin n’existe que par le site et ne compte pas plus de 1000 habitants.
L’ancien musée archéologique
L’ancien musée archéologique est devenu le Musée de l’Histoire des Jeux Olympiques. Il propose depuis 2004 une collection dédiée aux jeux olympiques antiques. Il est intéressant car il aborde également les autres Jeux Panhelléniques (le Pythien à Delphes, le Némée au sanctuaire de Zeus à Némée et les Jeux Isthmiens au sanctuaire de Poséidon près de Corinthe). Mais pas nécessaire de se déplacer car on peut en parcourir les salles en ligne.
« CLIC »
Juste à côté, un espace consacré aux fouilles montrent des outils et quelques vieilles photos grâce auxquelles nous découvrons le visage des archéologues, allemands pour la plupart, qui ont dégagé le site.
[1] Vase décoré par une course de chars. [2] Soucoupe représentant un athlète qui s’entraîne au saut en longueur. On remarquera les deux poids dont le balancement permet à l’athlète de s’élancer. [3] La lutte [4] Le pancrace (mélange de lutte et de pugilat) [5] Plusieurs athlètes : deux pugilistes, les mains et les bras lacés de lanières en cuir – La course d’hoplite, les concurrents portent le casque et le bouclier. [6] Vase à deux anses décoré d’un motif de course à pied – [7] Après la compétition, un athlète se racle le corps à l’aide d’un strigile (instrument métallique pour enlever la sueur, la poussière et l’huile qui recouvrent le corps) [8] Deux pots d’huile et un strigile. Les athlètes s’enduisaient le corps avec de l’huile pour se protéger la peau. Après les compétitions, on se raclait le corps pour enlever la sueur, l’huile et la poussière avant de passer au bain. [9] Probablement une statue représentant Zeus. [10] Disque pour le lancer. [11] Les haltères utilisées pour le saut en longueur, départ arrêté. Les haltères étaient des poids en pierre d’environ 2 kilos. Au départ arrêté, ils permettaient aux athlètes de s’élancer.
e lendemain, c’est après avoir acheté le billet que l’on nous explique que les sacs à dos sont interdits sur le site archéologique. Heureusement, l’hôtel est proche. Néanmoins à notre retour les groupes occupent l’espace. Heureusement la grande majorité des visiteurs se contentent de contourner le temple d’Héra en direction du stade. Nous choisissons de parcourir le site par l’extérieur de l’Altis(10).
Quelques colonnes ont été redressées sur la palestre (7) et à l’arrière nous ne tardons pas à reconnaître les vestiges d’une église byzantine (voir ci-contre).
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On sait aujourd’hui que les fondations de cet édifice religieux, dont la construction date du Ve siècle, appartiennent à l’atelier de Phidias (12).
À cet emplacement se dressaient 3 nefs dans lesquelles le célèbre sculpteur a érigé notre deuxième merveille : la statue chryséléphantine de Zeus. Des excavations ont révélé la présence d’outils, de verre, de pierres semi-précieuses, d’ivoire et autres matériaux qui ornaient l’effigie.
Le musée archéologique d’Olympie expose également des moules qui correspondent à des parties du vêtement du colosse. (voir ci-dessous)
Vitrine des moules ayant servi à Phidias pour construire la statue chryséléphantine – Musée archéologique d’Olympie
À l’aide du plan nous poursuivons notre exploration du site… Nous prenons la direction du stade (6).
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est en quittant le stade (6) par l’entrée voutée que la masse des visiteurs de l’après-midi vient à notre rencontre tandis que les retardataires attendent à la queue leu leu pour se faire prendre en photo devant au choix, le temple d’Héra (3) ou le lieu où on allume la flamme olympique.
Après s’être dégourdis les jambes par une petite course dans le stadium, ils remonteront dans les cars qui les ramèneront à leur hôtel flottant ancré à Katakolon.
Je me faufile dans l’allée surmontée par les trésors, mais c’est en vain que je m’attarde devant les piédestaux des zanes (9) puisque je n’avais pas pris l’option « grec » au lycée.
Si le voyageur Pausanias était encore de ce monde, je lui enverrais un tweet afin qu’il s’occupe de la transcription et qu’il l’ajoute à son excellente description. « CLIC »
Si les « zanes » étaient des statues destinées à honnir les tricheurs, toutes les autres avaient pour fonctions de glorifier les dieux ou d’honorer ceux qui s’étaient distingués par leurs performances ou par leurs qualités. Certaines statues étaient commanditées par des villes pour commémorer les exploits de
leurs champions ou pour honorer leurs dignitaires.
D’après Pausanias, des particuliers faisaient aussi ériger des statues et des stèles à leur propre gloire et non pour honorer la divinité.
Ci-dessous:
une borne et une stèle érigées dans l’enceinte de l’Altis.
REMERCIEMENTS
Nous remercions nos estimés philologues C. et A-F. pour les travaux de recherche épigraphique et de traduction qui ont permis la présentation du document ci-dessous.
Nous avons gardé le temple de Zeus pour la fin et tandis que j’examine de près quelques tambours de colonne aussi grands que moi, Eddy se pose à l’ombre pour un croquis.
Ressources: