Une exposition qui a demandé 2 ans
de préparation et qui rassemble
quelque 200 objets
our la première fois en Europe, le Musée Art & Histoire de Bruxelles propose une incursion dans l’univers des parures et des textiles précolombiens.
Les objets exposés proviennent pour moitié des collections du Musée Art et Histoire. Les autres pièces, toutes exceptionnelles, ont été prêtés pour la circonstance par le Linden-Museum de Stuttgart, le MAS d’Anvers, le Musée du Quai Branly et par des collectionneurs privés belges.
Dans les cultures andines, le textile revêt une importance considérable. Il constitue un art majeur qui influence toutes les autres formes artistiques.
e commissaire de l’exposition, Mr Serge Lemaitre souligne l’importance que les populations andines accordaient à l’art du tissage. Le textile était considéré comme un objet précieux car la chaîne opératoire pour le confectionner était très longue. Certains ouvriers étaient chargés de récolter les fibres, d’autres de les nettoyer, d’autres encore confectionnaient le fil qui allait servir à tisser. Des bains de colorants naturels étaient également nécessaires pour obtenir une large palette de coloris. Après la fixation des couleurs, celles qui étaient chargées du tissage pouvaient enfin se mettre à l’ouvrage.
Entrée en matière
exposition débute par une présentation des divers matériaux qui ont été utilisés par les populations andines pour la confection de tuniques et autres pièces vestimentaires.
On distingue ainsi les fibres d’origine végétale de celles d’origine animale.
Les plus anciens textiles andins apparaissent environ huit mille ans avant J.-C. et sont élaborés à partir de fibres végétales telles que: le jonc, le roseau ou les fibres de cactus.
Il faut attendre le quatrième millénaire avant J.-C. pour voir les premiers tissages à partir de coton et de laine de camélidés.
La production du coton [1] se développera surtout le long des côtes, tandis que les laines d’alpaga [2], de lama [3] et de vigogne [4] seront principalement exploitées dans la région des Hautes Terres. Mais les produits s’échangent et circulent d’une région à l’autre. C’est ainsi que dans un même tissage on retrouve à la fois du coton (pour la chaîne) et de la laine de camélidé (pour la trame).
La production du coton [1] se développera surtout le long des côtes, tandis que les laines d’alpaga [2], de lama [3] et de vigogne [4] seront principalement exploitées dans la région des Hautes Terres. Mais les produits s’échangent et circulent d’une région à l’autre. C’est ainsi que dans un même tissage on retrouve à la fois du coton (pour la chaîne) et de la laine de camélidé (pour la trame).
Laines de camélidés.
Ces laines offrent un nuancier de couleurs naturelles qui s’échelonne du blanc au gris en passant par le noir et le brun. La laine se teint plus facilement que le coton.
La vigogne vit à l’état sauvage. Sa laine réputée comme étant la meilleure, était réservée à l’empereur inca.
Quelques clés pour décoder les codes et les symboles au cours de la visite
Voici en vrac quelques notes prises à la volée au cours de la conférence donnée par le commissaire de l’exposition, Mr Serge Lemaitre et en suivant la visite guidée menée par Me Anne Françoise Martin (Responsable du Service éducatif et culturel des Musées royaux d’Art et d’Histoire).
es soldats incas qui s’étaient distingués pour leur bravoure recevaient des mains de l’empereur une tunique à décor de damier d’une qualité exceptionnelle (voir ci-contre). Ces tissus étaient manufacturés sous administration impériale.
L’empereur possédait ses propres élevages de lamas et d’alpagas ainsi que des ateliers de tissage attitrés.
Chaque vêtement n’était porté qu’une seule fois par l’empereur.
Tous les textiles réalisés sont bifaces et donc réversibles.
Pour la coloration des fibres, le noir est très difficile à obtenir et à stabiliser. C’est la raison pour laquelle il était réservé à l’empereur.
Le textile servait bien sûr de vêtement, mais il reliait aussi celui qui le portait à son groupe social, à sa région et à sa culture.
La qualité de l’étoffe résidait surtout dans la qualité des fibres utilisées, dans la diversité des nuances de couleurs et dans les motifs représentés.
Le tissu était un moyen politique pour honorer, remercier ou affirmer son autorité.
Au terme d’un conflit, les captifs étaient dépouillés de leurs vêtements et mis à nu. C’étaient une manière de les déshonorer, de leur enlever tous les attributs qui les reliaient à leurs croyances et à leur culture. On les privait ainsi de leur humanité. Ils étaient rétrogradés au niveau d’animaux.
Chaque vêtement n’était porté qu’une seule fois par l’empereur.
Tous les textiles réalisés sont bifaces et donc réversibles.
Pour la coloration des fibres, le noir est très difficile à obtenir et à stabiliser. C’est la raison pour laquelle il était réservé à l’empereur.
La qualité de l’étoffe résidait surtout dans la qualité des fibres utilisées, dans la diversité des nuances de couleurs et dans les motifs représentés.
Le tissu était un moyen politique pour honorer, remercier ou affirmer son autorité.
Dans le tissage ci-contre:
les fils de la chaîne sont en coton (le coton est plus solide), les fils de la trame sont en laine d’alpaga (la laine est plus facile à teindre).
Quant aux motifs: sur un grand damier alternent des bandes d’oiseaux regardant dans un sens, puis dans l’autre.
Mais des erreurs volontaires apparaissent dans la composition. Trois oiseaux regardent à contre-sens dans leur rangée respective. Ce genre d’anomalies se retrouvent fréquemment dans ces tissages, car les ouvrages humains ne peuvent être parfaits, la perfection étant réservée aux dieux.
Beaucoup de textiles ont été retrouvés dans les tombes. Plusieurs d’entre eux servaient uniquement d’offrandes tandis que d’autres étaient spécialement destinés à emballer le corps du défunt (jusqu’à 16 couches de tissus)
De nombreux tissages comme celui ci-dessous ont été découverts dans les tombes chancay.
Mais des erreurs volontaires apparaissent dans la composition. Trois oiseaux regardent à contre-sens dans leur rangée respective. Ce genre d’anomalies se retrouvent fréquemment dans ces tissages, car les ouvrages humains ne peuvent être parfaits, la perfection étant réservée aux dieux.
De nombreux tissages comme celui ci-dessous ont été découverts dans les tombes chancay.
Bonjour
Je découvre votre site par hasard en ayant fait une recherche Google sur le sarcophage de Séthi 1er
Votre site est formidable !
Merci de partager cette culture en voyages
Merci beaucoup Claudie pour vos compliments. La visite de la tombe de Séthi 1er s’imposa à nous dès l’annonce de sa réouverture. Je dirais presque que nous sommes retournés en Egypte pour avoir le plaisir d’y pénétrer. Et depuis, nous traquons les vestiges dès que cela est possible dans les musées européens.