Fernand Mayence dirigera six campagnes de fouilles avant la Seconde Guerre Mondiale
Dès 1931, le mouleur italien Alberto Scanzani se joint à l’équipe. Dans son désir d’enrichir les collections du Musée d’Art et d’Histoire de Bruxelles, Mayence fait exécuter un maximum de moulages sur le site archéologique d’Apamée. Scanzani aura en charge la réalisation des moulages des colonnades d’Apamée.
Les notes écrites de la main de Mayence, concernant les deux premières missions, témoignent des difficultés rencontrées:
Mayence se plaint de la lenteur de l’acheminement du matériel sur le lieu des fouilles et de la qualité inégale du plâtre. Il souligne également les difficultés rencontrées pour le transport des moulages réalisés, d’abord par voie terrestre jusqu’à Beyrouth et ensuite par voie maritime jusqu’en Belgique. C’est 15 tonnes de pierres et 24 mètres cubes de moulages qui doivent ainsi arriver sans encombre à Bruxelles.
Le 18 mars 1933, soit à peine deux ans après les premiers moulages réalisés par Scanzani sur le site archéologique, la reconstitution d’une portion de la colonnade d’Apamée est inaugurée en grande pompe en présence de S.M. le roi Albert Ier et de la reine Elisabeth, ainsi que des représentants des mondes politiques et scientifiques.
L’événement fait la Une des journaux de l’époque. La presse écrite publiera de nombreux articles élogieux sur cette réalisation. Ce succès engendra un renouvellement des budgets alloués pour poursuivre les campagnes de fouilles en Syrie.
La reconstitution
du portique d’Apamée
La reconstitution reprend une partie d’un des portiques qui s’élevait de part et d’autre du Cardo (axe principal nord-sud) qui traversait la cité antique d’Apamée.
Les colonnes s’élèvent à 6,75 m de hauteur. Elles ont un diamètre de 90 cm et sont écartées de 3m de centre à centre. Les copies ont été répétées et juxtaposées pour former l’ensemble.
Couverture de l’hebdomadaire Le patriote illustré du 26 mars 1933. Archives F. Mayence. Musée de Louvain-la-Neuve. © Le patriote illustré.
Nul besoin de se rendre en Syrie pour admirer les mosaïques d’Apamée.
Un petit tour du côté des Musées royaux d’Art et d’Histoire du Cinquantenaire à Bruxelles permet de se faire une idée de l’importance du site archéologique que des missions belges ont exploré depuis 1928.
Voici ce que Fernand Mayence écrit dans une lettre qu’il adresse à Franz Cumont, conservateur des Musées Royaux d’Art et d’Histoire de l’époque:
« … Cela me permet de vous donner des nouvelles de la mosaïque. Elle a tenu les promesses qu’elle permettait d’entrevoir, et bien au-delà. Il y a bien quelques trous et, à certains endroits, elle est défoncée par suite de la chute des grosses pierres; mais dans l’ensemble, l’état de conservation est exceptionnel. Une grande bordure, ornée de dessins géométriques très adroitement combinés, fait le tour de la salle.
Au centre, un grand panneau de 8,50 m. sur 4,85 m. représente une chasse aux fauves. Motif assez banal, mais qui est ici traité de main de maître.
Des chasseurs -il y en a 7- les uns à pied, les autres à cheval, poursuivent des lions, des tigres, des panthères; des fauves sont en train d’égorger des gazelles, des cerfs, des sangliers. Personnages et animaux sont admirablement dessinés et la composition de la scène est vraiment digne d’un grand artiste.
Y aura-t-il moyen de l’obtenir pour le Musée de Bruxelles ? J’en doute, et malheureusement, il est impossible de la diviser.
(…)
Encore une fois, cher Monsieur Cumont, notre meilleur souvenir apaméen. »
Au centre, un grand panneau de 8,50 m. sur 4,85 m. représente une chasse aux fauves. Motif assez banal, mais qui est ici traité de main de maître.
Des chasseurs -il y en a 7- les uns à pied, les autres à cheval, poursuivent des lions, des tigres, des panthères; des fauves sont en train d’égorger des gazelles, des cerfs, des sangliers. Personnages et animaux sont admirablement dessinés et la composition de la scène est vraiment digne d’un grand artiste.
Y aura-t-il moyen de l’obtenir pour le Musée de Bruxelles ? J’en doute, et malheureusement, il est impossible de la diviser.
(…)
Encore une fois, cher Monsieur Cumont, notre meilleur souvenir apaméen. »
Je ne sais comment Fernand MAYENCE s’y est pris, mais la fameuse grande Mosaïque de chasse de l’Edifice « au triclinos », trône aujourd’hui aux Musées Royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles.
DOCUMENTS EN LIGNE
l’IRPA, l’Institut royal du Patrimoine artistique possède une collection de clichés concernant d’une part le travail de moulage effectué sur le site d’Apamée et d’autre part l’incendie du 19 février 1946 qui ravagea la salle d’Apamée des Musées royaux d’Art et d’Histoire.
Parc du Cinquantenaire 1,
B-1000 Bruxelles
Tél. (+32) (0)2 739 67 11
Fax (+32) (0)2 732 01 05
Ci-contre : Alberto Scanzani réalisant les moulages des colonnes du site archéologique d’Apamée en Syrie.
« © KIK-IRPA, Bruxelles »
Photographe: inconnu, Musées Royaux d’Art et d’Histoire
Type d’objet: négatif monochrome
Description: travaux de moulage
Date: 1931 – 1932
B-1000 Bruxelles
Tél. (+32) (0)2 739 67 11
Fax (+32) (0)2 732 01 05
Photographe: inconnu, Musées Royaux d’Art et d’Histoire
Type d’objet: négatif monochrome
Description: travaux de moulage
Date: 1931 – 1932
Sources:
– Insitu. Revue des patrimoines – Bernard Van Den Driesshe – Fernand Mayence et les moulages en Belgique – un musée universitaire (1927) et une reconstruction architecturale spectaculaire (1933).
– Couverture de l’hebdomadaire « Le patriote illustré » du 26 mars 1933.
– INTERPOL
– Les Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles (MRAH))
– BALaT (Belgian Art Links and tools) – KIK-IRPA Brussels Belgium
http://balat.kikirpa.be/photo.php?path=A014725&objnr=11023747&lang=fr-FR