Apamée

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Tetrapole

Les thermes


Édifiés après le tremblement de terre de 115 après J.-C., les thermes furent offerts à la ville par Lucius Julius Agrippa, un riche habitant d’Apamée.
Personnalité importante dans la cité, ce dernier exerça la fonction de « gymnasiarque », sorte de haut fonctionnaire des sports ayant en charge l’organisation des jeux au cours des festivals publics. Lucius Julius Agrippa reçu le titre de bienfaiteur de la cité après avoir financé la construction des bains d’Apamée ainsi qu’une partie de l’aqueduc qui approvisionnait la ville en eau.

Apamée

Les fouilles ont mis au jour tout un réseau de canalisations.
Textes anciens

Strabon

extrait

La Séleucide est assurément la région la plus riche et la plus fertile. On l’appelle souvent aussi la tétrapole de la Syrie, et, à ne considérer que ses villes principales, elle mérite effectivement ce nom : autrement elle possède plus de quatre villes. Antioche Epidaphné, Séleucie de Piérie, Apamée et Laodicée sont les quatre plus grandes villes du pays, et telle est la concorde qui règle leurs rapports qu’on les a surnommées dès longtemps les quatre soeurs. Elles ont été fondées toutes les quatre par Séleucus Nicator, qui s’est plu à donner le nom de son père à la plus grande, son propre nom à la plus forte, à Apamée le nom de la reine Apama sa femme, à Laodicée enfin le nom de sa mère.
(…)
Le canton d’Apamée contient une ville [de même nom], qui, à en juger par les défenses naturelles qu’elle présente sur presque tous les points, paraît devoir être aussi une forteresse imprenable. Qu’on se figure en effet une colline abrupte s’élevant du milieu d’une plaine très basse, et qui, ceinte déjà de très belles et de très fortes murailles, se trouve protégée en outre et convertie en une véritable presqu’île par le cours de l’Oronte et par un immense lac dont les débordements forment des marécages et des prairies à perte de vue où paissent en foule les chevaux et les boeufs. On conçoit quelle sécurité offre une situation pareille. Mais ce n’est pas là l’unique avantage d’Apamée : cette ville, qu’on appelle quelquefois aussi Chersonesus à cause de sa configuration même, possède un territoire à la fois très étendu et très fertile, traversé par l’Oronte et où sont répandus de nombreux villages qui forment en quelque sorte sa banlieue.

Ajoutons que Séleucus Nicator et tous les rois ses successeurs l’avaient choisie pour y loger leurs cinq cents éléphants et la plus grande partie de leur armée; qu’au commencement de l’occupation macédonienne elle avait reçu le nom de Pella, parce que la plupart des vétérans s’étaient établis de préférence dans ses murs et que ce nom rappelait la ville natale de Philippe et d’Alexandre devenue la métropole de toute la Macédoine, et qu’enfin elle se trouvait posséder encore les bureaux de recensement de l’armée, les haras royaux, c’est-à-dire plus de 30000 juments avec 300 étalons au moins, et tout un monde de dresseurs de chevaux, de maîtres d’armes et d’instructeurs experts dans tous les exercices militaires, nourris et entretenus à grands frais.

Les bains d'Apamée

Les bains d'Apamée

Des maisons richement décorées

Apamée
Apamée

Apamée
Située dans le quartier sud-est de la ville, la maison aux Consoles constitue un bel exemple de riche demeure d’Apamée.

A première vue, en l’observant de l’extérieur on s’étonne du dépouillement des façades. De la rue, on accède à l’intérieur de la maison par une petite porte sans prétention qui affiche pour seule décoration, une paire de consoles.
Ce genre de demeure occupe parfois plusieurs milliers de mètres carrés.
L’intérieur devait, par contre, éblouir le visiteur et rendre compte du statut du

propriétaire des lieux: sols recouverts de mosaïques, marbre rose le long des murs.

Les fouilles archéologiques semblent cependant indiquer, qu’après les séismes successifs qui ont touché Apamée, certaines retouches et restaurations auraient été faites à moindre frais en utilisant des panneaux peints imitant le marbre. Le stuc et le calcaire ainsi que les tessons de céramique remplaçant parfois les marbres devenus plus rares et trop chers.

Le plan de la maison des Consoles reproduit plus haut

(dessin E. Baccache, d’après un original fourni par Jean Charles Balty, Professeur à l’Université libre de Bruxelles qui dirigea les fouilles du site d’Apamée durant plusieurs années.)

rend bien la mesure d’une telle demeure: le nombre de pièces, le puits particulier réservé à la maisonnée, les colonnes du péristyle qui englobe un réservoir monumental destiné à récupérer les eaux de pluie et qui outre sa fonction de stockage assumait également le rôle d’une fontaine décorative.

Les mosaïques de l’édifice dit « aux triclinos »

Parmi les demeures fouillées dans le quartier sud-est, il faut pointer l’édifice dit « au triclinos», constitué d’un ensemble de quelque 80 pièces autour d’un péristyle. Il s’agissait sans doute de la demeure d’un haut dignitaire voire peut-être celle du gouverneur en personne.

Cette maison est remarquable, non seulement par ses dimensions mais par la qualité et la quantité des mosaïques que l’on y a trouvées. La plus célèbre, « la grande mosaïque de chasse » est aujourd’hui conservée aux Musées royaux d’art et d’histoire de Bruxelles.

Sources:
Le contenu a été élaboré à partir des sources suivantes:

CReA – Centre de Recherches en Archéologie et Patrimoine – Université Libre de Bruxelles – ULB
OpenEdition – Ifpo Publication de l’institut français du Proche-Orient – Les lois des bâtiments – Catherine Saliou.
Strabon – Géographie Livre 16 Chapitre II – Traduction française Amédée TARDIEU – site de Philippe REMACLE

Apamée
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