Les rencontres d'Atuona

extrait du carnet de voyage de 1987

Nuage N

ous nous réveillons ce matin avec le fiu polynésien (grande fatigue, très répandue dans les îles polynésiennes) …Autrement dit nous sommes atteints par la grande paresse chronique des îles. Il a plu une bonne partie de la nuit. Ce matin, quelques nuages sont encore suspendus dans le ciel, mais la pluie a cessé. Nous profitons de cette accalmie pour aller commander un repas au restaurant pour ce soir. La patronne ne cuisine que sur rendez-vous (à l’époque, c’était le seul resto d’Atuona). Par ailleurs, nous réservons aussi une table pour trois. Nous invitons Jean-Louis à se joindre à nous.
Le soleil ayant pointé ses rayons, nous décidons de poursuivre notre exploration de l’île, en suivant les tuyaux reçus la veille.

Après deux heures de marches, qui nous ont amené à contourner un relief trop accidenté nous débouchons sur une superbe plage formée pour moitié de sable et pour l’autre de galets.

Une fois encore, Véro s’élance dans les flots bleus. Mais il y a peu de profondeur et les vagues sont très fortes.
La plage est déserte. L’endroit donne l’impression d’avoir été oublié. Terre d’exil si souvent rêvée. Mais au fil du temps, ne finirait-on pas par se lasser par tant de beauté?

Atuona

Les mangues fraîches

Car la beauté n’a-t-elle point besoin de laideur autour d’elle pour resplendir. Or, ici, tout n’est que beauté, calme, … (pour la suite, je vous renvoie au poème de Charles Baudelaire « l’invitation au voyage« )

Sur le chemin du retour, nous prenons notre déjeuner: mangue, mangue et mangue que nous avons ramassées le long de la route.

Baignade

Des rencontres,
des personnages,
des souvenirs

E nuages

n fin d’après-midi, nous descendons jusqu’au port pour retrouver le Français. Il nous fait visiter « Brind’île », son bateau. Jean-Louis nous présente Patrice, un autre Français qui s’est installé sur l’île. C’est un gars un peu déjanté…mais plein d’humour.
Finalement nous faisons ajouter un couvert au resto et nous passons la soirée à quatre… Après un délicieux repas de poissons, Patrice insiste pour nous faire visiter sa maison et nous présenter son épouse tahitienne.
Nous embarquons dans sa jeep et filons à vive allure sur la route du cimetière (à prendre au sens propre et au sens figuré également). Le seul éclairage provient des feux de la voiture.
Cette bagnole est aussi speedée que le conducteur. Par trois fois nous avons failli être éjectés en roulant dans des ornières. Impossible de poser les pieds sur le plancher car à certains endroits on voit la route défiler sous le siège…et puis, il y a les branches d’arbre qui au passage fouettent le visage. Nous arrivons enfin. Patrice est un vrai personnage de bande dessinée. Il a construit sa maison lui-même…et il faut reconnaître que cela se voit. Il n’y a pas deux fenêtres identiques.

Une partie des murs est réalisée avec des pierres de la rivière soudées à l’aide de ciment. Portes et fenêtres sont garnies de moustiquaires vertes. Nous avons torréfié du café que Patrice cultive. Nous en avons bu tout en bavardant. Patrice a réalisé un rêve d’enfance: se construire une maison dans un arbre.

Il nous amène au pied d’un grand pistachier. La cabane se trouve six mètres plus haut, dans l’arbre .
C’est génial. On y accède grâce à trois échelles successives fixées au tronc. Un coup de vent et nous sentons la maison se mettre à tanguer.
De ce point d’observation on distingue les habitations d’Atuona ainsi que la baie…
C’est très agréable, mais pas rassurant. Heureusement nous y sommes montés de nuit…avec l’aide de quelques verres de vin.

Nous sommes redescendus vers le village. Ce fut toute une expédition pour retrouver notre bungalow. Heureusement Jean-Louis nous éclairait la route grâce au phare de sa moto.
Nous avons gardé encore bien d’autres souvenirs de ce voyage dans les îles…Mais cela, c’est déjà une autre histoire.

Polynésie

Les Marquises

Arrivée à Hiva-Oa

Brel

Liens

2 Responses to Les rencontres d’Atuona

  • Laurent

    Génial ces 4 épisodes aux Marquises. Voilà qui me plairait, je pense. J’avoue n’avoir jamais étudié des projets de voyage dans ces îles perdues au milieu du Pacifique, mais ça pourrait changer 🙂

    • Véro et Eddy

      Après avoir lu ton reportage sur les Moluques, je pense que cette région te plairait également. Nous avons séjourné sur 2 îles, mais lors des déchargements, nous en avons abordé deux autres pour une journée, le temps pour l’équipage de s’occuper du fret. À l’approche, Ua Pou semblait très intéressante.

Laissez un commentaire

Your email address will not be published. Required fields are marked *